Explorer l’autre Algarve

Le hasard ne choisit pas, il propose. José Saramago.

Après avoir arpenter les rues de Lisbonne et de Porto, je suis à nouveau retourner en Algarve mais pour y voir l’autre partie d’une région portugaise qui m’avait déjà enchantée.

https://deambulationsterrestres.com/2017/11/03/semerveiller-en-algavre/

Fin février, je suis donc à défaut d’aller à Taiwan, partie visiter une Algarve différente peut être plus spectaculaire, plus touristique sans doute, que celle de la ria formosa, mais j’y ai aussi trouvé quelques lieux, quelques pépites que je souhaitais partager.

Après avoir atterri à Faro, il me fallait regagner Lagos. Il est possible de prendre le train en allant au centre ville de Faro, mais le plus simple est définitivement le bus quand on arrive comme moi vers 17h30 un samedi.

Dès qu’on prononce le mot Lagos, il y a déjà dans cette consonance comme une invitation au voyage.

Une sorte d’exotisme intriguant, une sonorité inhabituelle qui vous projette déjà vers un ailleurs.

Lagos n’est pas une très grande ville, mais il y a un charme particulier dans cette citée maritime teintée de blanc qui contraste avec ce ciel bleu étrangement franc.

Vous pouvez commencer par longer la promenade qui vous mène vers la forteresse. Arrivée au sommet de cette étrange bâtiment, vous aurez alors un panorama à 360 degré.

Et puis, si vous continuez après la forteresse, il y a à quelques kilomètres de Lagos, de très belles plages pour se baigner.

Lagos est un bon port de départ pour visiter d’autres sites facilement accessibles par le bus ou le train.

Portimao, par exemple n’est pas très loin de Lagos, et même si hors saison, c’est assez désert, c’est une ville discrète qui a du charme.

Non loin de Lagos, vous aimerez découvrir Silves, adorable petit village. Il est plaisant de pouvoir se perdre dans les rues étroites de l’ancienne capitale de l’Algarve, et de grimper en direction de l’ancien château mauresque de la ville.

L’appel du large, vous poussera à explorer les grottes, les falaises escarpées et les pics rocheux. Les bateaux au départ de la marina de Lagos vous y conduiront.

Vous gagnerez ensuite l’ouest, le bout du monde, le Finistère portugais en vous arrêtant à Sagres.

Ici, la dureté des éléments vous fixe le cadre de la balade.

Sous un premier abord de carte postale, le vent, les vagues, dictent aux habitants et aussi aux touristes ce qu’affirme la radicalité d’un paysage.

Vous aurez fait rapidement le tour de ce petit village construit au milieu de nul part, mais vous l’oublierez pas l’énergie lumineuse qui ce dégage de cet endroit.

Enfin et pour boucler la boucle, avant de repartir, j’ai passé une journée à Faro que j’avais déjà visité lors de mon dernier voyage.

J’y ai découvert de nouvelles choses en prenant le temps, comme une visiteuse
qui reviendrait sur un lieu avec un regard différent, nouveau, moins dans l’envie de jouer la touriste, mais plus dans le souhait d’être dans l’instant et la contemplation.

Peut-être aussi parce que je savais que c’était mon dernier jour au Portugal, et qu’il faudrait encore longtemps avant que je revienne ici à moins d’un hasard qui se proposerait à moi.

Un été à Majorque

« À Majorque, je la vis enfin comme je l’avais rêvée, limpide et bleue comme le ciel, doucement ondulée comme une plaine de saphir régulièrement labourée en sillons dont la mobilité est inappréciable, vue d’une certaine hauteur, et encadrée de forêts d’un vert sombre. » Georges Sand, Un hiver à Majorque.

Majorque est une île qui vient compléter une collection déjà foisonnante d’îles de méditerranée que j’ai pu découvrir :

https://deambulationsterrestres.wordpress.com/2010/04/27/besoin-d-lles-8468001

Plus qu’une île, je la définirais comme un territoire unique. On sent alors l’insolence d’une culture mauresque et andalouse, un caractère propre, atypique et vivant.

Dès les premiers jours passés dans cette île de l’archipel des Baléares, je trouve que Majorque a une odeur. Une odeur de chaud, mais d’un chaud particulier, oscillant à la fois entre celle de l’amande grillée et de la crème solaire.

Je parcours Palma, et je me me revois déambulant dans les rues de Séville. Le Palais royal de l’Almudaina, ancien palais des princes arabes, résidence principale du roi d’Espagne, est un lieu mystique, comme une agrégation de différentes périodes historiques que l’on aime visiter quand le soleil a baissé la garde.

Des petites rues étroites ombragées, aux patios uniques, « véritables préaux » pour Georges Sand, Majorque est pleine de richesse.

« les Majorquins ont mis un grand luxe dans la construction de leurs habitations particulières. Tout en suivant la même distribution, ils ont apporté dans les vestibules et dans les escaliers les changements de goût que l’architecture devait amener. Ainsi l’on trouve partout la colonne toscane ou dorienne ; des rampes, des balustrades, donnent toujours une apparence somptueuse aux demeures de l’aristocratie. »

Et puis, il y a les petits villages de la Serra de Tramuntana nichés comme des aires à flanc de montagne.

Il y a d’abord Soller accessible par les rails. On prend alors un train sans age, qui traverse les champs d’oliviers, les tunnels et qui à l’approche de la destination laisse découvrir un panorama unique avec comme agréments des champs de citronniers et une gare sans doute unique au monde, une gare-musée ou l’on peut en particulier y voir des Picasso.

De la, vous pourrez accéder en tramway au joli port de Soller pour s’y baigner.

Et puis, si l’envie de vous prendre pour George Sand, vous anime, si l’envie d’aller enquêter sur cette romance que l’écrivaine a eu un temps avec Chopin, vous ne pourrez pas, ne pas préluder à Valldemossa.

Je vais probablement habiter un cloître merveilleux dans le plus beau site du monde : j’aurai la mer, les montagnes, des palmiers, un vieux cimetière, une église de croisés, les ruines d’une mosquée, des oliviers millénaires. Je suis près de ce qu’il y a de plus beau au monde. Je me sens meilleur. »

Mais le climat hivernal et humide de Majorque, marque le début des symptômes d’une maladie (la tuberculose) qui commence gravement à entraver Chopin. Loin d’un cadre romantique, la châtreuse devient pour le couple une sorte de prétombeau, où Chopin écriera ses préludes, et Georges Sand un essai à la fois sincère, acide et désespéré sur cet endroit, que le pianiste avait qualifié d’étrange.

Pourtant, Valldemosa a du charme. La ballade dans la roseraie, le parcours vers l’église en descente vers des petites rues anonymes, loin de l’hostilité décrite par l’auteur de la « Mare au Diable » nous rend ce petit village bien plus hospitalier que ce que nous aurions pu penser.

Pour grimper un peu plus haut,vous passerez d’abord faire une étape à Pollença, port de pêche paisible ou il fait bon se reposer.

Et si vous vous sentez l’âme d’un aventurier et que l’ascension d’une route serpentant en descente et en montée ne vous effraie pas, vous pourrez accéder à une vue imprenable du cap de Formentor. Ici, un panorama a 360 degrés vous fait prendre la mesure d’un paysage sauvegardé.

Un peu plus bas, des jolies plages vous attendent.

Et puis loin des plages, il y a l’autre Palma, celle de la maison et de l’atelier de Miro aujourd’hui transformés en fondation et le musée Es Baluard. Une respiration culturelle loin des plages, mais qui donne aussi à Palma une richesse culturelle insoupçonnée. Choix artistique que l’on retrouve aussi dans les hôtels.

Il reste aussi la gastronomie majorquine du carpaccio de poulpe, au gaspacho en passant par les tapas ou autres pâtisseries.

Reste à acheter quelques souvenirs et à écrire quelques cartes postales pour raconter cet riche été majorquin.

Flâner à Bruges

« Se reposer ne signifie pas seulement dormir. Se reposer, c’est aussi flâner, regarder les arbres ou les vitrines, se livrer à une occupation inutile, futile, simple, légère, non programmée, sans but ni objectif précis, dans la gratuité d’un moment où nous relâchons entièrement, corps et esprit. » Frederic Lenoir Petit traité de vie intérieure

J’ai déposé les armes comme une guerrière pacifique, comme une voyageuse qui aurait appuyé sur le bouton stop pour profiter de l’instant présent, plutôt de faire la course à une map-monde inassouvie. Le prochain grand voyage sera pour plus tard.

Pour prendre le temps, il y a des endroits pas si loin de chez nous, qui nous permettent de flâner et qui contrairement aux dialogues de « Bon  baiser de Bruges » sont loin de l’enfer perçu par Colin Farell, dans l’excellent film de Martin McDonagh.

Bruges fait partie de ces parenthèses respirantes et reposantes permettant d’allier la sérénité à la découverte.

Bruges, Venise du Nord

Venise du Nord comme les guides touristiques aime à la présenter, la première image que l’on a de Bruges, ce sont les canaux qui serpentent dans le cœur de la cité flamande.

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En prenant le bateau, vous découvrirez les subtilités de l’architecture brugeoise, loin de l’homogénéité des façades en briques rouges.

 

 

 

 

Bruges, élégante et joyeuse

De ses rues pavées, aux parc arborés, Bruges est à la fois élégante, et joyeuse, ni austère, ni ostentatoire. La ville de Flandre occidentale abrite même une baleine égarée.

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Le soir de nombreux concerts, ou d’événements se cachent dans les recoins et les cours. Au soleil couchant, en longeant cette fois ci les canaux à pied, vous profiterez alors d’une démonstration d’un cours de tango, ou d’un concert intimiste ou pas selon vos gouts.

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Bruges entre chocolat et gaufres,

J’ai avec la Belgique une histoire particulière. Je garde en effet un souvenir particulier d’un savoureux chocolat chaud dégusté à Bruxelles.

Bruges c’est donc aussi des chocolats, des vitrines savamment alléchantes pour que le touristes passe la porte d’entrée.

Pour ne pas en rester sur ce lèche vitrine un peu frustrant, et pour approfondir l’histoire du cacao et la  fabrication du chocolat, il existe à Bruges le musée du chocolat

http://www.choco-story.be/fr/

Quelques adresses ici pour ne pas se tromper d’adresses.

Forcement, The Chocolate line, c’est assez chère, mais le bon chocolat a un prix, et celui là a cette subtilité magique que l’on retrouvera peu ailleurs.

Dominique Persoone est un « Shock-O-Latier » qui vous étonnera par ses mélanges étonnants de créativité.

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https://thechocolateline.be/fr/

http://www.lm-magazine.com/blog/2014/12/01/dominique-persoone/

Pour des chocolats plus classiques mais aussi bons, il y a la Chocolaterie Pralinette.

https://www.pralinette.be/fr/

Flâner à Bruges c’est aussi s’arrêter pour déguster des gaufres succulentes à la fois briochées et croquantes qu’on peut agrémenter avec ce que l’on veut: caramel, chantilly, amandes…

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Et si l’envie vous prend de sortir de Bruges pour vous baigner dans la mer du Nord, les grandes plages d’Ostende sont à 17 minutes en train.

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Je fini mon voyage avec une formidable envie de redevenir en Belgique, pour cette générosité sans pareil et cette subtile ironie bienveillante que les seuls belges savent manier.

Bruges  c’est à 2h30 de Paris: alors vous prenez quand le Thalys?

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Visiter Rome 3/3

Jour 3 Je reprends la via romaine pour me rendre au Colisée, en passant devant les vestiges du forum. On aperçoit de loin, non point de colosse, mais cette structure ovaloide faite d’une brique rougeâtre dont la construction aura durée 8 ans. Un Colisée construit sur les vestiges de la maison de Néron.

Les pierre sont dépouillées de ces atours de marbres. Celles-ci sont désormais quelque part dans Rome, mais avec un peu d’imagination et en repesant à ces films comme Gladiator, on peut assez aisément s’imaginer cette foule de 60000 personnes vociférant face des joutes opposant des condamnés à morts à des bêtes sauvages ou s’émerveillant devant un combat naval

Pour éviter  que la chaleur caniculaire s’abattent sur les spectateurs, les romains avaient pensé à tout: l’installation d’un vellum fixé par 2000 marins originaires des provinces maritimes de Rome, permettant d’éviter les coups de soleil malencontreux.

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Ensuite, après avoir repris quelque force, vous n’aurez qu’à traverser la rue pour se rendre sur le forum romain.

Espace public par excellence, lieu de rencontres de discutions, vous déambulerez de bas en haut en observant les vestiges de temples qui certes n’ont plus la grandeur d’autant mais qui reste porteur de ce qui nous reste peut être de cette Rome éternelle, cette urbs aeterna, construite pour durer et qui se prolonge aujourd’hui dans nos idées et dans nos cœurs.

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Jour 4 Trastevere et shopping

Dernier jour, je visite le quartier de Trastevere, jouxtant le port de Rome, est assez plaisant à traverser. Les places colorées et les petites rues anonymes offrent un nouveau  regard sur la capitale romaine. N’omettez pas surtout la Piazza Santa Maria in Trastevere et entrez dans la belle basilique attenante qui est la première église gothique construite à Rome et ma préférée des églises romaines.

Je termine ensuite mes déambulations par du shopping dans quelques rues:

Via del Governo vecchio, Via del Pellegrino, Via dei guibbonari

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Rome est donc cette ville qui a duré même si elle n’est plus la même.

Mais il y a quelque chose dans les supporteurs de la Lazio qui vont affronter Liverpool, dans l’énigmatique vatican ou même dans cette légende de création d’une cité- qui peut se gargariser d’avoir des fondateurs qui ont été élévés par une Lupa- qui fait que Roma est Amor, est cela pour l’éternité.

 

 

 

Visiter Rome 2/3

Jour 2 Départ tôt pour le Vatican et ses musées. La foule est déjà là bien avant moi.

Une fois rentrée dans la maison papale, les différents musées s’enchainent étourdissant de pièces et d’objets.

On parcourt les époques de L’Égypte aux étrusques,  de la Grèce à la renaissance traversant les galeries comme un archéologue, qui jouerait à saute-mouton à travers les siècles.

A l’image du Louvre, ou du British Muséum, il y a là de quoi ici épater n’importe quel curieux.

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Mais plus que la chapelle Sixtine qui est belle, ce que j’ai préféré ici c’est l’émouvante collection dédiée aux étrusques, un peuple assez méconnu, préfiguration de nombreuses inventions.

Les femmes savaient en particulier s’affranchir du pater familias comme une sorte de futurisme rendant grâce à la femme romaine qui sait à la fois et cela de façon inexpliqué téléphoner et faire du vélo dans une circulation ubuesque.

J’ai beaucoup aimé l’escalier majestueux qui vous permet de terminer la visite.

Le midi, je dévora mon picque nique-dans les majestueux jardins de la villa Borghese: un quadruci di pizza bianca accompagné de coppa et de fromage italien.

Que le calme de ces grands pins à la cime inatteignables,  ces roses grandiloquentes,  ces bosquets ornés de statuts font du bien après cette foule vaticane.

Puis direction la place d’Espagne agrémentée de ces jolies azalées roses qui donnent à ce lieu une jolie poésie romanesque. Petite conversation avec un italien qui me montre l’appartement de John Keats, le poète britannique qui mourut à Rome.

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Je repars ensuite vers la fontaine de Trevi, la place Venezia, imposante de sa blancheur et dominée par le monument dédié Victor Emmanuel II dont je remonte le boulevard.

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Elle était belle pourtant, pendant ces deux années où l’État et moi nous essayâmes l’un l’autre, la ville aux rues étroites, aux Forums encombrés, aux briques couleur de vieille chair. Rome revue, après l’Orient et la Grèce, se revêtait d’une espèce d’étrangeté qu’un Romain, né et nourri perpétuellement dans la Ville, ne lui connaîtrait pas.

Mémoires d’Hadrien

J’ai cherché Rome en quête de la ville éternelle promise par l’empereur Hadrien, et plus d’une ville uniforme, j’ai eu impression, chaque jour, de la reconstruire.

Comme une envie de suivre donc un fil d’Ariane imaginaire parmi toutes ces merveilles devant lesquelles notre cœur s’exalte, comme un jeu de piste sans carte ni boussole, comme pour raccrocher des pièces à un puzzle, d’abord pour la déconstruire, et ensuite pour la raconter.

Alors oui, c’est présomptueux, oui c’est digne d’une impératrice jupitérienne avec des rêves de grandeurs, mais laissez-moi donc vous parler avec subjectivité de la ville que j’ai aimé parcourir.

Jour 1: Je découvre les maccheroni

Il est tôt en cette matinée  du 1er mai et la foule est déjà là devant le parvis de la Basilique Saint-Pierre. C’est grand, c’est majestueux: je regarde la fenêtre où le Pape François délivre ses messages à la ville et au Monde. La basilique est plus massive que belle, je ne m’y attarde pas malgré l’heure passée sous la pluie pour y accéder.

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Puis direction la Place Navone qui se veut conviviale malgré des fontaines impressionnantes. Il y a pour y accéder des petites ruelles où il fait bon de s’y perdre.

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Non loin, vous pourrez visiter beaucoup d’églises de la Chiesa Nuova à la San Luigi dei Fancesi. Mais j’ai préféré parmi toutes, celles que l’on appelle Santa Maria Sopro Minerva, pour sa voute teintée d’un bleu klein et aussi pour sa rosace. Seule église gothique de Rome, son parvis est orné d’un obélisque porté par un éléphant.

Ensuite, je suis entrée sans Le Panthéon, tombeau des rois d’Italie qui intrigue par sa coupole obstruée.

« Une coupole construite d’une lave dure et légère, qui semblait participer encore au mouvement ascendant des flammes, communiquait avec le ciel par un grand trou alternativement noir et bleu. Ce temple ouvert et secret était conçu comme un cadran solaire. Les heures tournaient en rond sur ces caissons soigneusement polis par les artisans grecs ; le disque du jour y resterait suspendu comme un bouclier d’or ; la pluie formerait sur le pavement une flaque pure ; la prière s’échapperait comme une fumée vers ce vide où nous mettons les dieux. »  Mémoires d’Hadrien.

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Après cette déambulation labyrinthesque, une pause s’imposa à Giolitti.

Dans un cadre un peu suranné et belle époque -façon bonbonnière- j’ai gouté un gâteau, le Dolci grandi, teinté de cacao, emprunt de chocolat et d’amandes, avec un cœur coulant assez irrésistible.

La fin de la journée s’achève par un cheminement linéaire le long de la Via del Corso où les marques de luxe se décriffent à foison, cheminement qui nous transporte dans un autre lieu, celui de la Piazza del Popolo

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Vivre l’intangible dans la durabilité

“Un homme civilisé ne peut vivre sans cuisiner.” Owen Meredith

Le temps qui passe, les jours qui défilent, et nous, qui courrons contre ce  temps dans un je que nous savons perdu d’avance. Alors que reste-t-il pour fixer ces moments de bonheur, où trouver ces ressorts qui font que soudain les minutes sont plus longues, les moments plus intenses, les émotions plus fortes. Qu’est-ce qui nous rend plus vivants?

J’ai parlé ici beaucoup de voyages comme une quête nécessaire à mon insatiable curiosité mais je n’ai jamais parlé de cuisine, cette passion, qui chez moi fait vivre l’intangible dans la durabilité en reprenant les mots d’Alain Ducasse.

Dans « la quête », le documentaire de Gilles de Maistre nous découvrons celui qui parcourant le monde, porte en lui l’exigence d’une cuisine durable.

Plutôt introverti, le cuisinier se livre peu. Sur sa vie personnelle, on saura simplement qu’il fut le seul survivant d’un accident d’avion.

Mais l’intérêt de ce documentaire est ailleurs, il est dans cette attention aux détails, dans cette promotion de l’exceptionnel, dans ces moments uniques qui fondent les instants où dans son Palais ou dans le notre, nous découvrons de nouveaux  produits, de nouveaux gouts, de nouvelles textures, de nouveaux territoires.

Ces produits différents, ces gouts d’ailleurs, je les ai d’abord appréhendés par le voyage, dans ces aventures étonnantes qui déconstruisent les certitudes et qui invitent à la découverte.

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Fruits et Légumes- marché de Madère

Du marché de Madère, à la dégustation de ces palourdes à la citronnelles sur une plage de la mer de chine, en passant par cette dégustation de sandwich aux poissons près du Bosphore à Istanbul, il y a dans ces découvertes culinaires quelque chose d’unique, que l’on sait ne retrouver nulle part ailleurs.

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Palourdes à la citronnelle sur la plage

Sandwich au poisson
Sandwich stambouliote

Et puis revenant chez soi, riche d’expériences humaines et culinaires différentes, il y a aussi dans l’acte de cuisiner, une projection d’un repas que l’on prépare, que l’on crée, qu’on s’attache à faire pour faire plaisir, pour partager.

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Porc au caramel

Comme un acte à la fois de créativité et de mise en commun. Comme quelque chose de profondément désintéressé et empli d’une générosité qui contamine les âmes les moins enjouées.

J’aime cuisiner pour prendre ce temps où mon esprit s’attache à interpréter, à divaguer s’affrontant parfois avec mes mains qui pour une fois loin de mon métier de cadre, saisissent spontanément cette opportunité de s’exprimer.

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Tom Kha Kaï – Soupe de poulet au lait de coco et citronnelle

Alors parfois, les maladresses et les tentatives s’accumulent, mais parfois aussi le sublime entre par surprise, s’installant là, pendant la dégustation, comme un invité fugace qui rend ce moment unique.

Comme pour fixer le temps durant une seconde, un temps qui se prolongera dans ces souvenirs qui nous nourrissent.

Comme une fugacité durable…

 

 

Sortir des sentiers battus

« Délaisse les grandes routes, prends les sentiers » Pythagore

J’aurais pu, en ce début d’année 2018,  rédiger un article sur « 120 battements par minutes » mais quel aurait été l’intérêt de parler d’un film qui est resté pour moi sans plus-value oculaire.

J’aurais pu vous parler du magnifique « la promesse de l’aube », magistral tant par ses acteurs que sa capacité à restituer la vie d’un auteur sans doute un peu mégalomane mais tellement attachant.

J’avais envie de vous parler pour sortir des sentiers battus plutôt de deux films que j’ai regardés pendant mes vacances.

Comme des ovnis dans le paysages cinématographiques français, ces  films m’ont fait du bien: ils sont venus enrichir mes convictions de différentiation et de liberté, maltraitées ces derniers temps par des personnages qui mettent trop facilement les gens dans des cases.

Dans « Crash Test pour Aglaé » Aglaé, enfant a été élevée par une mère absente. Détestant l’imprévu, elle s’est construite un environnement millimétré, rythmé par son travail de contrôleuse de crash-test de voiture. Tout va bien, jusqu’au jour où son entreprise propose une délocalisation en Inde.

Alors que tous les ouvriers acceptent le licenciement, Aglaé accepte la proposition de partir travailler en Inde. Michelle, collègue pour le moins peu empathique- pour qui « il y en a des qui chialent  et il en a qui font les mots croisés », propose de l’accompagner. Elles embarquent finalement à trois lorsque Liette, compagne fatiguée d’un syndicaliste en déshérence,  décide de les rejoindre.

Dans « La loi de la jungle » Marc Châtaigne décroche un stage au ministère de la norme et part donc certifier en Guyane le projet « Guyaneige », une installation indoor de pistes de ski. Dans sa mission, il rencontre une autre stagiaire, avec qui il va découvrir les joies de la jungle. Les deux stagiaires seront accompagnés par des animaux et des personnages hauts en couleurs.

Ces films montrent deux choses qui me tiennent particulièrement à cœur.

Tout d’abord, on pourrait croire à des films de secondes zones, délirants, potaches  ou sans grand intérêt.

Mais à y regarder de plus prêt, il y a dans ces deux films, une histoire qui n’enferme ni le héros ni le spectateur dans le divertissement.

Il y a ici un vrai positionnement, et deux films politiques, qui nous parlent aussi de notre société et de ses délires. J’écoutais récemment -et ces deux films y font écho-dans une intervention Cynthia Fleury, auteur du magnifique essai « les irremplaçables »et qui dénonçait à juste titre nos organisations malades.

Il y a par exemple en exergue une vrai dénonciation de la précarité et de la flexibilité. Le plan de licenciement d’Aglaé mais aussi les stagiaires qui sautent de stages en stages comme on saute de lianes en lianes.

Il est aussi question de façon encore plus prégnante d’une dénonciation et même une déconstruction d’une mondialisation qui sous couvert d’ouverture enferme.

Une mondialisation qui rend l’ouvrier marchandise concurrente de ces homologues indiens. Une mondialisation qui donne l’image d’un État fantoche qui se veut par ses symboles  et par ses normes inapplicables encore régalien, mais dont « la loi des États laisse place aux règlements des multinationales ».

Ensuite « la loi de la jungle » comme « Crash Test Aglaé »  donnent la voix et l’image à ceux qu’on appellent des anti-héros. Plus que des gens lambdas, des personnes qui n’ont au départ, ni les clés ni le mode d’emploi, pour le cheminement de la vie.

Ils sont psychorigides par réassurance, maladroits, désorganisés, introvertis, rêveurs, attentistes,… Ils sont l’envers de ce que nous vendent les magazines, ou ce que nous diffusons via nos réseaux sociaux. Et pourtant!

Aglaé comme Marc sont donc en apparence ces loosers attachants qu’on moque parfois sans méchanceté mais avec une compassion qui ne nous rend pas plus heureux.

Gentils dans une société qui valorise le cynisme, ils auraient beaucoup à nous apprendre.

Résolus sans s’en rendre compte, ils ont développé des richesses dans un monde pâmé  d’une aseptisation inquiétante.

Ils sont dans le vrai, sans ambages pour les injonctions et les codes sociaux.

Ils font leur vie loin des qu’en-dira-t-on et de ce qui va avec.

Une liberté de vivre sa vie, certes parfois avec une insouciance déconcertante, très loin des autoroutes prédéterminées et collectives. Une liberté dans la différenciation qui nous ramène, à travers des chemins de traverse, finalement à l’essentiel: vivre.

 

S’émerveiller en Algarve

Il y a des animaux qui- je ne sais pas pourquoi, plus que d’autres, ont ce soupçon de magie qui ouvre les imaginaires. Il y a des oiseaux énigmatiques dont on parle avec incertitude en se demandant s’ils existent vraiment parce-qu’on les a croisés seulement en peinture ou en dessin animés. Et quand on les découvre là, au lointain, avec leurs fines pâtes, quand on les aperçoit à l’horizon, on s’émerveille alors de ce moment extraordinaire, de passer de l’illusion au réel, de transposer l’image du flamand rose en papier à celui qui vit en groupe au large de l’ile de Tavira.

J’avais ce besoin de prendre le large pour sortir du début de grisaille de cet automne qui commençait à me chiffonner.

J’avais besoin de me sentir libre et vivante comme si durant ces 2 mois, je m’étais obligée à prendre sur moi en me sentant particulièrement prisonnière et en pilote automatique: comme si, je n’étais plus en capacité ni de m’enthousiasmer, ni de savoir d’ailleurs où était parti cet enthousiasme.

Il y a avait dans cette routine, un réel sentiment de lassitude et une incompréhension tangible de ne pas savoir quoi faire avec.

Ce coup de fatigue passagé, je l’avais anticipé à mon retour de Budapest, parce-que je sais désormais que le voyage est pour moi le seul remede à tout: il oblige en ne laissant ni le droit à la complainte ni à la lassitude.

Voyager c’est se mettre en mouvement, c’est requestionner un fonctionnement, c’est apprendre à aller vers l’inconnu, à décider de sa journée, à partager, à faire vivre mon insatiable curiosité.

J’ai déjà ici parlé de mon amour pour le Portugal et de ce coup de foudre que j’ai eu le premier jour où j’ai posé mes pieds à Lisbonne. Je n’ai jamais compris pourquoi, je n’ai jamais su ce qu’il s’était passé, mais depuis, j’ai avec ce pays comme un lien particulier.

Je m’étais dit que mon prochain rêve était d’aller voir les flamands roses, et je m’étais donc décidée à réserver 5 jours en Algarve dans la  région du parc naturel de la Ria Formosa.

J’ai découvert d’abord Olhao, port de pêche reposant,  par la simplicité des habitants, par les couleurs pastel de ces habitations, par l’intrigante voisine-cigogne, par cette marina proche d’un marché couvert qui n’existe nul par ailleurs, et par ce coucher de soleil extravaguant de générosité.

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J’ai ensuite visité Faro à 10 minutes de train de la gare d’Olhao. La ville n’est pas très grande et l’on peut aisément en faire le tour en une demi-journée. Je retiens surtout la vue de la cathédrale qui permet d’appréhender l’étendue et la beauté lumineuse du parc régional de la Ria Formosa.

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Et puis j’ai repris le train, non plus pour Faro mais pour Tavira. Le cœur de la ville est joli, et l’influence mauresque plus prégnante que dans les autres citées visitées. J’ai forcement ici pensé à Cordoue avec son pont et aussi aux maisons blanches de l’Albaicín à Grenade.

J’ai ensuite pris le large en ferry pour l’ile de Tavira  et c’est là alors que le cœur battant, comme à l’instant où l’on passe du rêve à la réalité, j’ai aperçu les flamands roses tant recherchés.

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Enfin, et c’est ce que j’ai préféré dans mon voyage, j’ai visité les iles de Culatra et d’Armona. Je me suis levée à 5h30 du matin pour prendre le ferry à l’aurore. A ce moment si particulier  où le soleil sort encore timidement le bout de son nez, à ce moment si spécial où les iles appartiennent encore à la quiétude de leurs habitants.

Des iles, je commençais à en avoir vu quelques unes, mais celles-ci étaient différentes.

Moins orgueilleuses que les iles aux princes, moins caillouteuses que celles de l’adriatique, moins sauvages que nos iles bretonnes.

En posant le pied sur cette ile de Culatra, j’ai eu comme un coup de foudre.

En allant vers la grande plage, prenez le temps de traverser cet sorte de dessert agrémenté de plantes aux odeurs de curry, prenez le temps de vous poser là, et de vous émerveillez devant l’océan en dégustant une pateis de nata, prenez le temps de vous baigner dans ces petites criques aux eaux translucides

 

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Armona est différente mais non moins attachante. L’ile n’est pas très grande et en une demie journée vous en aurez fait le tour. Mais prenez le temps d’observer ces maisons blanches qui sont chacune différente et prenez surtout le temps de vous perdre pour approcher ce lac intérieur.

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Que retenir alors de ce voyage? La beauté d’un territoire où l’alchimie entre l’homme et la nature ne font qu’une.

C’est la main tendue de cette vieille dame, c’est la bienveillance de ce monsieur qui me croyant perdue voulait m’aider, c’est ce regard étincelant de vie de cet homme en fauteuil roulant.

Nous nous étions enfin rencontrés. On chemine longtemps côte à côte, enfermé dans son propre silence, ou bien l’on échange des mots qui ne transportent rien. Mais voici l’heure du danger. Alors on s’épaule l’un à l’autre. On découvre que l’on appartient à la même communauté. On s’élargit par la découverte d’autres consciences. On se regarde avec un grand sourire. On est semblable à ce prisonnier délivré qui s’émerveille de l’immensité de la mer.

Saint-Exupéry

Cheminer à Budapest

J’ai renoncé à l’excursion, je suis remonté dans ma chambre, je me suis allongé sur le lit et j’ai ouvert le dépliant, une carte illustrée de la ville, avec des rues blanches sur fond beige, des jardins nuancés de vert et le Danube bleu. (…). Si je choisissais d’emprunter une transversale, j’étais à deux doigts du centre historique de Buda, un ensemble irrégulier de rues, frappé d’autres flèches, et de cercles de diverses couleurs, et de croix signalant les églises, et d’astérisques renvoyant à un index avec des explications, je voulais promener calmement mes yeux sur cet ensemble urbain. (…) cheminer ainsi sur une carte ne m’ennuyait pas, peut-être parce que j’ai toujours eu la vague sensation d’être moi aussi la carte d’une personne » Chico Buarque

Chaque voyage est la promesse d’une nouvelle naissance, d’un nouveau départ.

C’est très particulier les départs. Un départ pour un pays que l’on ne connait pas, un pays dont ne maitrise pas la langue, ni la monnaie.

Il y a toujours ce tiraillement étrange qui vous prend à l’aéroport. Comme un battement d’aile d’un papillon, qui voudrait pour se rassurer, qu’on lui valide son chemin : on oscille alors entre cette forme d’excitation nouvelle et une angoisse bienveillante.

J’ai voulu partir en Irlande comme on affronte les éléments les jours de tempête, le pas décidé avec l’envie de faire the dingle way comme une aventurière des temps modernes à la fois pour me prouver que j’en étais capable, mais parce que j’avais aussi besoin de me ressourcer au travers du paysage et de cette nature sauvage qui font la grandeur de la verte erin. Finalement, je n’ai pas eu la possibilité  de faire cette marche, elle reste dans mon sac à dos des voyages pour l’année prochaine.

A défaut de l’Irlande, je suis donc partie en Hongrie, visiter la capitale Budapest.

Je suis arrivée à Budapest, un peu comme on arrive par hasard, comme ce moment, où au croisement de deux rues, vous détournez la tête et vos pieds changent machinalement de direction.

La Hongrie, restait pour moi comme une énigme : je me rattachais avant d’atterrir à quelques références glanaient çà et là.

C’était le pays de quelques dates, du traité de Trianon de 1920, dépouillant le pays d’une grande partie de son territoire, mais surtout de l’insurrection de 1956 à Budapest, les résistants hongrois attaquant les chars soviétiques, mais surtout la fameuse tactique du salami, dont le nom m’avait fait sourire lors de mes cours d’histoire au lycée,  nom donné par l’homme politique hongrois Mátyás Rákosi, chef du Parti communiste hongrois, pour décrire l’élimination progressive des pouvoirs extérieurs au communisme (Église, autres partis, etc.), « tranche après tranche, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien ».

Plus récemment, j’avais entendu parler de la Hongrie par les quelques sorties quelques peu déconcertantes de son premier ministre Victok Orban pour un pays de l’union européenne.

http://www.liberation.fr/planete/2017/07/15/viktor-orban-la-haine-en-tete-d-affiche_1584032

Je partais donc à la découverte de Budapest.

J’ai découvert d’abord Pest, parce que mon hôtel était situé près de l’opéra dans ce très chic quartier Lipotvàros, tout proche d’Andrassy ut, les champs Élysées de Budapest. Trajectoire communiste, grande avenue, célébration des héros, tout cela ressemble parfois à l’urbanisme de Berlin-Est. Mais résumer Budapest à son passé communiste serait lui faire offense.

Car en remontant, cet interminable boulevard aux boutiques de luxe et aux grandes maisons parfois un peu défraichies,  une fois passé un pont magique, on trouve le Bois de Ville Varosliglet, et on tombe alors pâmée,  sous le charme d’une Budapest, à la fois féerique, surprenante, et reposante.

Dans cette promenade d’un autre temps, où l’on peut s’imaginer en calèche, habillé comme à la belle époque, on découvre,  le château de Vajdahunyad et un peu plus loin les fameux termes Széchenyi Gyogyfurdo qui font la une des catalogues des sites touristiques.

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Ces termes là,  j’avoue les avoir un peu snobés. Je voulais buller tranquillement. J’ai donc pris mes pieds et découvert le métro pour me rendre de l’autre coté à Buda.

Dans une matinée joliment ensoleillée, à ce moment où le soleil n’est pas encore trop haut pour vous éblouir, j’ai longé la rue Bem Rakprat avec vue le Danube,  pour avoir un autre regard sur Pest, et notamment sur ce flamboyant Parlement en partant de la station de métro Batthyàny Tér.

Je suis arrivée à Kiràly Gyogyfurdo qui sont les plus vieux termes de Budapest construits par deux pachas Arslan, et Mutapha Sokoli.

Là, je me me suis sentie comme hors du temps et hors du monde, comme plongée dans l’histoire d’un pays qui fut aussi un moment un territoire de l’empire ottoman, me rappelant ainsi mes déambulations à Istanbul.

https://deambulationsterrestres.wordpress.com/2010/08/26/deambulations-a-istanbul-9250027/

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J’étais là, sous une grande coupole, ajourée de puits d’une lumière scintillante, barbotant dans une eau médicinale à 37 degrés. De là, il est ensuite facile d’aller grimper vers la colline de Kiraly Var, le château surplombant les hauteurs de Buda dans lequel se trouve la galerie nationale hongroise. J’y ai découvert le peintre expressionniste  Csontvary.

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Sur cette colline, avec vue imprenable sur Pest, il faudra aussi visiter Vàrnagyed, la Vielle ville. Vous y découvrirez l’église de Mathias, syncrétisme de l’histoire mouvementée de la Hongrie, puisqu’elle fut à un moment une mosquée. Et vous pourrez observer son toit original à l’image de l’église St Étienne à Vienne avec des tuiles vernissées multicolores

https://deambulationsterrestres.wordpress.com/2014/04/17/il-faudra-repartir-18270007/

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En déambulant, vous pourrez juste à coté longer le bastion des Pécheurs, remparts énigmatiques avec leurs tourelles évoquant des tentes magyares

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Et puis il y a aussi le quartier juif, à quelques rues d’Andrassy, la rue piétonne de Vàci Utca qui vous mène vers Kozponti Vàsàrcsarnok, la Halle centrale avec donc différentes échoppes où l’on trouve des fruits, de la viande, et aussi des souvenirs touristiques pas très intéressant.

Coté gastronomie, j’avoue ne pas avoir été tentée par la goulasch: l’air extérieur avoisinant les 37 degré dehors. J’avais envie de fraicheur et j’ai donc testée les glaces. Certes, elles étaient bonnes, mais sans commune mesure avec celles que j’avais mangées à Zagreb.

https://deambulationsterrestres.wordpress.com/2009/08/30/retour-de-croatie-partie-6856726/

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Dans les monuments  à visiter deux sont pratiquement indispensable à visiter: il s’agit de la Basilique Saint Étienne et du Parlement.

Dans cette basilique monumentale, après avoir pour les plus courageux, montés d’ innombrables marches,  vous aurez une vue magistrale sur tout Budapest.

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Le Parlement, deuxième plus grand parlement européen après Westminster, fort de ces 19 000 m2 impressionne à l’extérieur mais aussi à l’intérieur pour notamment ses nombreuses ornementations en feuilles d’or mais aussi la solennité de la relève de la garde qui protège la couronne des rois de Hongrie.

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Autre expérience imprévue , parce-que Budapest est désormais une terre de tournages, vous pourrez peut être croiser Tom Hanks ou Harrison Ford…

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http://www.lavoixdunord.fr/95431/article/2016-12-27/budapest-nouvelle-usine-reve-hollywoodien

Enfin, il vous faudra prendre le temps d’une croisière sur le Danube, fleuve de l’inconstance pour Châteaubriant. Une petite balade fluviale pour en poursuivre une plus terrestre, celle de la visite de l’ile Marguerite.

Budapest a cette beauté discrète qui la rend captivante.  Elle n’a pas l’insolence de Vienne, ni l’agitation de Berlin, mais elle connait ses atouts, et n’a sans doute pas besoin d’un quelconque faire-valoir

C’est une ville-capitale dont laquelle on pourrait vivre, parce qu’elle sait laisser la place à une douceur de vivre, à des instants précieux.

Alors on s’arrête ici pour se détendre dans des eaux thermales enveloppantes, là pour prendre le temps  de s’asseoir sur un banc d’une place ou d’un parc magistralement arborés  et on respire.